LA CHAMBRE BLANCHE accueille l'artiste irano-canadienne Anoush Moazzeni en résidence de production du 3 août au 18 septembre 2021. Le projet principal de la résidence est une recherche-création qui consiste à créer un système de performance interdisciplinaire complexe produit pour un projet d'opéra expérimental qui a été commandé par le RISE OPERA – 2022.
Autopoïèse dans le devenir se forme autour d'une cartographie autopoïétique de sculptures sonores pour questionner les modèles et les méthodes représentationnalistes et réductionnistes de subjectivation et d'appréhension du monde. Cette cartographie se compose d'une scénographie rhizomatique et d'une structure musicale; un terrain d'exploration conceptuelle et esthétique qui contient des multiplicités et des auto-organisations qui sont plutôt des configurations relationnelles qui changent d'état en fonction d'agencements particuliers. En d'autres termes, la compositrice/créatrice applique une approche transversale de la composition et de la création musicale qui traverse différentes disciplines et catégories (biotechnologie, robotique, musique électroacoustique, philosophie et science).
Ce projet de performance-installation vise à explorer les concepts et la sémiotique a-signifiante et tente d’élargir les barrières de la musique mixte contemporaine; une sculpture sonore et une carte avec des territoires existentiels créés à travers des interactions agentiques entre humains et non-humains. Expérimentant les potentiels sonores et conceptuels d'un large éventail d'événements, de matières et de processus interconnectés, cette œuvre comprend (des sons et des éléments visuels) un bioréacteur pour la culture d'organismes vivants tels que les algues vivantes, un chœur de machines ressemblant à des gorges alimentées par des algues qui imitent la voix humaine, une sculpture qui transforme la voix produite par cette dernière en entités dansantes inconnues faites à partir d’un liquide chimique (pour questionner le langage, les pratiques discursives et l'économie politique de la sémiotique), un·e chanteur·se/interprète humain·e placé·e dans un masque sphérique (imprimé en 3D) rempli de microphones et de caméras (l'humain entre dans ce réseau et apporte sa touche anthropocentrique à ce cocktail subjectif contemporain) et enfin une sculpture transversale auto-générative qui prend forme en temps réel de manière chaotique/autopoïétique et qui est faite de sons/haut-parleurs, de visuels/petits écrans, de liquides qui coulent et de bactéries.
La compositrice alchimiste propose des processus de devenir et des expérimentations avec des matières et des concepts qui tentent de briser les hypothèses binaires entre savoir/savant·e, objet/sujet et humain/non-humain et d'offrir une critique de l’humain anthropocentrique derrière la technologie d'aujourd'hui.
Cette œuvre et cette composition musicale sont encore inachevées; les résultats des premières expérimentations de la recherche/création de Moazzeni seront présentés lors d’une présentation/exposition de la résidence le 9 septembre 2021 dès 17h dans notre galerie.
Anoush Moazzeni est pianiste de concert, compositrice interdisciplinaire, chercheure-créatrice, enseignante et doctorante en études interdisciplinaires en musique. Elle s’intéresse particulièrement à la recherche épistémologique en arts et la recherche-création. Moazzeni est active sur la scène internationale de la performance et elle est impliquée dans divers projets de recherche et de publications collectives académiques, transacadémiques et expérimentales au Canada, en Europe et en Iran. Lauréate de plusieurs concours nationaux et internationaux pour sa pratique musicale, elle a également reçu de multiples bourses et de prix pour ses créations en arts médiatiques.
Carol-Ann Belzil-Normand
418-529-2715
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